Bien souvent les personnes les plus difficiles, qui rendent les relations au travail compliquées, ne sont pas forcément celles qui ont les comportements les plus spectaculaires. Les attitudes de certain(e)s de nos collègues, ne laissent pas toujours transparaitre leur vrai visage. Il est parfois intéressant de prendre le temps d’observer certains signes souvent révélateurs…

Voici donc un inventaire de différents comportements pouvant surprendre et quelques moyens pour agir ou intervenir de manière adéquate seul avec la personne ou en groupe. A noter que ces moyens d’actions et les attitudes qui s’y rapportent, sont le plus souvent applicables à la vie de tous les jours et donc au domaine privé.

Le solitaire introverti : aime travailler seul et être seul. Ne s’exprime pas beaucoup. 

Moyen proposé : Respecter son besoin d’intimité́ en ne l’obligeant pas à participer. Lui assigner des tâches qu’il peut réaliser seul. Lui poser des questions auxquelles il peut répondre par oui ou par non. Lui proposer de travailler sur un support écrit. Face au groupe, rappeler que chacun à l’espace de s’exprimer, rappeler les règles de groupe (on se respecte, on écoute celui qui parle, on restitue ce qui appartient au groupe), lui donner la parole, le valoriser. 

Le faux-fuyant : a toujours une bonne raison pour se disculper de ses manquements, n’a aucun scrupule à mettre la faute sur certains de ses collègues.

Moyen proposé : Ignorer ses doléances et lui demander de respecter ses obligations, l’amener à assumer ses responsabilités. Au groupe : communiquer le cadre, les rôles et les responsabilités de chacun.

Le susceptible : ne supporte pas les remarques.

Moyen proposé : relever les aspects positifs de ses actions, parler d’un point à améliorer, puis reparler de ses qualités personnelles. Au groupe : faire les remarques à l’ensemble du groupe et expliquer comment prendre les remarques, légitimer les imperfections, le droit à l’erreur, les conditions à toute progression. 

Le sacrifié : prend les responsabilités que les autres ne veulent pas et se plaint de devoir tout faire à la place des autres.

Moyen proposé : lui faire prendre conscience de la pression qu’il s’impose, l’inviter à se questionner sur son investissement, la faire réfléchir aux conséquences de dire non. Au groupe : remercier l’ensemble pour les compétences, définir de délégations. 

Le râleur : se plaint sur tout et sur rien, proteste constamment sans avoir de solution à apporter.

Moyen proposé : accueillir les reproches, valoriser son savoir et l’impliquer dans le processus de décision. Lorsqu’un groupe râle : accueillir les reproches, donner le problème au groupe et lui demander de le solutionner 

Le défaitiste : ne voit que le côté́ négatif des choses.

Moyen proposé : lui faire envisager le pire scénario et le rassurer tout en lui rappelant ce qu’il a apporté́ au groupe. Face à un groupe défaitiste : accompagner le groupe dans un scénario catastrophe en lui faisant exprimer ses émotions et en arriver à ce qu’il puisse exprimer ses besoins, leur rappeler de quoi ils sont capables 

Le cachottier : retient l’information volontairement.

Moyen proposé face au groupe : demander aux autres de partager leur connaissance et leur demander de l’aide pour les inciter à se sentir indispensable à la bonne marche du groupe, valoriser la mise en commun des informations, demander aux personnes qui savent quelque chose de l’exprimer, expliquer les conséquences de la rétention d’une information sur le mal-être de certaines personnes (ex : rumeur). 

Le distrait : manque d’écoute, tendance à faire plusieurs choses en même temps, à rêver quand il s’ennuie et à faire des erreurs.

Moyen proposé : mobiliser son attention au travers de tâches originales, lui demander de répéter l’intervention comprise, lui faire choisir ses tâches, lui assigner un coéquipier, lui confier des responsabilités. 

L’impulsif extraverti : agit trop rapidement et sans réfléchir, prend beaucoup la parole.

Moyen proposé : lui déléguer des tâches qui exécute rapidement, combler son besoin d’avancer, l’inciter à s’appliquer davantage, demander s’il est sûr et ensuite l’inviter à se poser et à raisonner sur ses actions.

Le compétiteur narcissique : se met en rivalité́, se lance des fleurs, anéantit la motivation des autres, rejette les propositions des autres.

Moyen proposé : humour face à la manière dont il a besoin de se gratifier, le mettre en compétition par rapport à ses propres objectifs, lui assigner des responsabilités parallèles, valoriser le travail d’équipe plutôt que le travail individuel, valoriser les actions individuelles de chacun des participants. 

Le critiqueur : a toutes sortes de préjugés (en rapport au sexe, à la race, à l’âge, à l’apparence physique, à la culture, au milieu social, etc.).

Moyen proposé : rappeler la règle de respect, comprendre le besoin de juger (la peur des autres), parler de l’avantage d’être diffèrent, ne pas tenter de le convaincre, lui démontrer par des actes qu’il se trompe, faire l’éloge des différences de cultures, de caractères, etc. 

Le contrôleur : craint que le travail soit mal fait et préfère le faire lui-même

Moyen proposé : clarifier les rôles et distribuer les tâches, lui faire imaginer le pire et le rassurer sur le fait que le résultat sera réussi, faire ressortir le coté́ positif d’une erreur de parcours 

L’obtus : n’aime pas collaborer ni aider, pense que cela ne sert à rien d’en faire plus que nécessaire.

Moyen proposé : le remercier pour sa participation, valoriser les éléments exprimés, le rassurer sur le fait qu’il a bien suivi les consignes, ne pas lui proposer de tâches originales, le rassurer sur le fait qu’on ne va pas lui en demander davantage vu qu’il n’y trouve pas de sens.

Celui qui sait tout : sait tout sur tout et s’approprie le mérite de la réussite quel que soit sa contribution

Moyen proposé : lui demander d’expliquer à fond ses idées en ne valorisant que les idées qui le méritent. 

L’insoumis : se place au-dessus des lois et défie le système instauré

Moyen proposé : lui reconnaitre sa capacité à repérer les failles, capacité́ remarquable à anticiper ce qui va poser problème, rappeler les règles à l’ensemble du groupe, féliciter pour les actions exécutées selon les normes, questionner l’ensemble du groupe sur le sens du cadre, prévenir de mesures disciplinaires en questionnant le groupe sur le sens qu’il donne à ces mesures 

Le manipulateur : essaie d’influencer les autres pour arriver à ses fins.

Moyen proposé à un « petit manipulateur » : gagner la confiance du manipulateur en lui donnant de l’importance, lui montrer qu’on cherche à le comprendre, lui donner ce qu’il tente d’obtenir sous la forme d’un compromis pour voir s’il est reconnaissant. Si c’est un « grand » manipulateur, il faut éviter d’entrer en relation avec lui et protéger les autres participants. 

Le despote : domine, dénigre, prend le pouvoir et impose sa volonté́ en discréditant les actions des autres.

Moyen proposé : ne pas broncher, l’affronter poliment en étant sûr de soi, lui montrer qu’il n’obtient pas l’effet recherché, protéger les personnes les plus impressionnables et valoriser leurs réalisations.